Départ avec le lever du jour à 5h45. On prend tout de suite le bon rythme et puis surtout, on redoute le soleil. Comme on avait repéré le départ du GR la veille, c'est d'un bon pas que l'on franchit les premiers hectomètres de route goudronnée. Cette tenue sera celle des 15 jours sans dérogation.
Voici le départ "officiel" du GR20 : panneau en bois à côté d'un vague filet d'eau.
L'ascension commence au milieu de la végétation du maquis. Doucement, Calenzana s'éloigne dans le petit matin.
Le chemin est bien tracé. On ne cherche pas encore les marques rouges et blanches.Par contre, le sac est déjà trop lourd.
Calvi et sa baie sont toujours visibles au loin. La vallon est bien exposé puisque nous restons tout le temps de la première partie de l'ascension à l'ombre. On marche d'un bon pas, pourtant pas suffisant pour rattraper trois filles parties quelques minutes avant nous :les trois copines. A l'endroit de la séparation du GR20 et du Mare e Monti, une bombe nous dépasse. C'est une québécoise à l'accent chantant qui attaque sec avec un sac même plus gros que les nôtres. Et bien, les adeptes du GR sont des sportives. On n'a plus qu'à s'accrocher les isérois.
On les rattrapera avant le col lors de la pause du promontoire, Annik étant entrain de chauffer le compeed pour des amorces d'ampoules.
Après une pause au premier col : bocca à u Saltu, nous attaquons déjà un passage où les bâtons regagnent le sac à dos, où les mains rentrent en action. et où l'on surveille les marques rouges et blanches : une tous les deux à dix mètres.
Dans ce passage, on s'est fait doubler par deux jeunettes dont les mamans sont un peu derrière.
Départ de la pause suivante à bocca (col) à u Bazzichellu. A priori, le gros du dénivellé, 1300m pour cette étape est derrière.
Quelques minutes après, on aperçoit le premier refuge. Pourtant, avant de l'atteindre, il faudra faire un grand tour de trois quart d'heure sous le soleil de 11 heures.
En vue du refuge, les jeuns nous rattrapent et c'est ensemble que se finit la première étape.
On s'installe alors dans le refuge. Nos réservations, ils s'en foutent. Le PNRC ne les avertit pas du nombre de résa. Déjà, pas mal qu'ils ne nous fassent pas repayer. Mais ça veut dire que si aujourd'hui, on était là les premiers, il le faudra aussi les jours suivants pour être sûrs d'avoir une place. Bilan de la journée : la genouillère restée dans le sac pour commencer est devenue indispensable dès cette première journée. L'état des troupes est mitigé : contents d'y être enfin mais inquiets pour la suite. Cette première étape a déjà été assez éprouvante.
Arrivés à 11h55, on dispose de l'après-midi pour souffler et se délasser. Petite promenade à la source, approche des chevaux du gardien, commande du repas, petit bout de sieste. AMarie se dit qu'elle aurait dû emmener un livre pour combler les après-midi. Sensation qui ne durera qu'un jour !
Déjà, la fin de l'après-midi est animée. Un gars que nous avions remarqué entrain de dormir sur ses bras sur la table montre des signes de plus en plus alarmants. Alors, tout le monde y va de son commentaire. L'une des 3 copines : Isabelle, infirmière prend les choses en main et demande au gardien d'appeler les secours. Le néerlandais aurait marché 10h sous le soleil la veille avec insuffisamment d'eau et souffrirait de déshydratation et de coup de chaud. Convaincu tant bien que mal, le gardien après avoir lâché un "je n'ai pas assez de terre pour enterrer les morts" a fait venir l'hélicoptère.
Premier terme du tee-shirt d'actualité : AVENTURE.
Le soir, on s'est installé à table avec les deux mamans et leur filles : Chantal, Cathy et Pauline et Julia. Originaires de Theys pour les unes et de Nantes en Ratier pour les autres, les filles se sont connues à Moutiers dans une section à horaires aménagés montagne. Elles ont planté leur tente à côté de Sandrine et Michel, profs d'économie et de sport à St Raphaël et de deux jeunes avec une méga pèche : William et Morgan qui eux ont emmené leurs vivres. Les tentes fleurissent autour du refuge : certaines au milieu de la végétation, d'autres au milieu de la caillasse : premiers arrivés, premiers servis. Un parisien vient alors s'installer avec nous en bout de table : Alain qui voyage seul et léger. Il était à Paris le matin, a pris l'avion puis le taxi jusqu'à Bonifatu d'où il démarre le GR avec une montée un peu plus courte sur le refuge.
Au menu : lentilles, saucisses. Nous avons alors découvert qu'on pouvait tout à fait se ravitailler en cours de route. Même si ce refuge n'est pas le mieux achalandé, on peut y trouver sandwiches, vivres de course, canistrellis (faits maison).
A partir de ce moment-là, un groupe s'est formé qui s'étoffera et se réduira au fil des étapes.
De livre, nul besoin. Deuxième terme du tee-shirt d'actualité : RENCONTRE.
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